Gueule de bois

Ouch, le réveil est laborieux ce matin. Une fois passée la poussée d’adrénaline du dépouillement, c’est la vie de tous les jours qui reprend le dessus, et en plus il pleut. Si ce n’était pas mon optimisme maladif, j’aurais aussi pu titrer ces mots « chronique d’une défaite annoncée », mais ne comptez pas sur moi pour jouer les enfonceurs de porte, les donneurs de leçon de fond de court.

Je m’appuie sur la quasi unanimité des analyses pour démonter que notre échec était patent; ou que le risque engendré par la stratégie de François BAYROU était élevé, non pondéré par l’absence de maîtrise de medias. Déjà, mon sang s’était glacé en visionnant le « débat » avec Dany le rouge, passé « aux verts » et maitre dans la verdeur de langage. Et quand bien même la répartie de F.B. fut cinglante et sembla marquer le point, il ne s’agissait que d’une victoire à la Pyrrhus. Qui me rappelait l’engagement pris avec Françoise COLLEAU lors de notre campagne pour les législatives de « ne pas taper sur les autres » : c’est peut être timoré, mais ce n’est pas contre productif comme peuvent l’être ces débats dénués de sens et de contenu. Et c’est aussi et surtout une manière d’affirmer par l’exemple que le Modem s’est engagé à « faire de la politique autrement ».

En revanche, ne pas avoir intégré la dimension écologique dans le discours Européen constitue une faute, lourde. Jusqu’en 2007, l’écologie représentait la 9ème préoccupation des Français ; en 2008, elle bondit en 4ème position ! Ce qui signifie par ailleurs que les Français, le peuple Français, a toujours en tête la flambée du coût du pétrole, les images des catastrophes écologiques ; il a l’intuition que ces questions là doivent être traitées au niveau Européen. Sans compter la casse « sociale » et la présence d’une magistrate réputée pour sa probité et son courage qui représentait un repère, une planche de salut pour les plus touchés et les plus dégoutés. Pour ces différentes raisons, il est normal et même sain que les listes écologistes aient remporté le succès que l’on sait. En revanche, je ne suis pas du tout convaincu de la capacité de leurs représentants pour construire, entreprendre et créer la richesse nécessaire pour atteindre les niveaux de suffisance matérielle.

A regarder trop loin, à vouloir la peau de l’ours avant de l’avoir tué, le Modem s’est pris les pieds dans une racine et s’en tire avec une belle bosse et un bon mal de crâne. En langage Poitevin, çà pourrait se traduire pas « A barrer la porte à la droillère, les aloubis sont devenus aveilles et se sont pris les sabiots dans la sense et on cheurré dans la gasse »

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Une réponse à Gueule de bois

  1. [Blocked by CFC] [Blocked by CFC] Philippe Chadeyron dit :

    Analyse parfaite et tout en nuance Didier… Même si on ne m’enlèvera pas de l’idée que l’erreur Cohn Bendit aura couté très très cher… avant toute autre considération d’ordre stratégique ! Un politologue disait sur Europe « la moitié des voix » !
    Peut-être pas, mais pas loin !
    Bien à toi

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